Édito - Il faut le dire

Quelle rentrée scolaire prépare-t-on vraiment ?

Le report de la rentrée, initialement prévu pour le 1er octobre et désormais décalé au 4 novembre, met en lumière de nombreuses zones d’ombre. Si cette décision a été motivée par les inondations qui ont durement frappé le pays, elle laisse planer un doute sérieux sur la capacité des autorités à garantir une rentrée sereine et ordonnée. Le gouvernement a-t-il la situation en main ?

Premièrement, les pluies qui continuent jusqu’en novembre, comme annoncée par l’Agence nationale de météorologie, font craindre que de nombreuses salles de classe resteront inaccessibles ou encore occupées par des sinistrés. Dans de nombreuses zones, des écoles sont toujours inondées ou gravement endommagées. Comment, dans ces conditions, espérer une rentrée sans encombre ?  Les parents d’élèves, les élèves et les étudiants semblent être désemparés. Comment expliquer que, malgré les alertes et les défis prévisibles, aucune solution concrète ne semble avoir été mise en place à ce jour ?

Ensuite, la situation des écoles privées soulève également des inquiétudes. Les établissements risquent de déclencher une grève à la rentrée. Ces derniers attendent du gouvernement de régler les arriérés de subventions. Faut-il s’attendre à une nouvelle paralysie de plusieurs semaines comme l’année dernière, lorsque les écoles privées avaient fermé leurs portes pendant près de trois semaines ? Le gouvernement a-t-il vraiment pris la mesure de cette menace qui pèse sur la stabilité de l’année scolaire ?

Autre point critique : le climat social tendu avec les syndicats de l’éducation. Ces derniers ont déjà annoncé la possibilité d’une grève à la rentrée. Les points non exécutés des accords de 2019 et 2022 continuent de peser sur les relations entre les syndicats et l’État. Comment peut-on espérer une rentrée apaisée si le gouvernement n’a pas réglé les problèmes de régularisation administrative et financière des enseignants, de la prime spéciale ou encore des heures supplémentaires non payées ?

Contrairement aux établissements secondaires, les institutions d’enseignement supérieur ne devraient pas être touchées par le même report. Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a toutefois réajusté leur calendrier académique en raison des récentes inondations, mais les cours dans ces établissements restent moins menacés par les aléas climatiques. En effet, la majorité des universités et grandes écoles, publiques et privées, disposent de meilleures infrastructures et sont situées dans des zones moins impactées. Reste à savoir si le gouvernement saura garantir la stabilité de ce secteur face aux défis qui se multiplient. En définitive, il est légitime de s’interroger sur la responsabilité du gouvernement face à ces multiples zones d’ombre. Est-il en mesure d’assurer une rentrée scolaire en novembre, comme il le prétend ? Si le gouvernement n’agit pas rapidement et efficacement, cette rentrée pourrait bien être marquée par de nouveau report. Les élèves, les parents et les enseignants attendent des réponses. Il en va de l’avenir de toute une génération.

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