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Alerte pour les autorités de la Transition !

Les manifestations observées la semaine dernière pour, d’une part, demander le départ du pays de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma) et d’autre part son maintien, est un signe qui devrait alerter les plus hautes autorités de la Transition. En effet, quoique dans leur large majorité les maliens soutiennent la Transition, on observe des dissonances entre eux dès qu’entrent en jeu certains intérêts. Concernant la Minusma, il y a des maliens qui pensent que sa présence est essentielle pour leur survie.

Bien que n’ayant pas été l’objet d’un audit, à notre connaissance, l’impact des activités de la Minusma au Mali depuis 10 ans a été globalement négatif, et ce, d’autant plus que sa mission au Mali a toujours été opaque pour la plupart des maliens. Pour les populations maliennes, le rôle fondamental assigné à la Minusma est de les protéger contre les terroristes. Or, dans la pratique, en tout cas, en ce qui concerne le centre du pays, de l’avis des populations, elle joue le rôle de croque-morts ou d’indicateurs pour les terroristes. En effet, quand il lui arrive de faire des patrouilles, les populations constatent que dans les jours qui suivent leur passage, quelques fois le lendemain même, qu’elles sont victimes d’attaques terroristes. Alors, pour les populations, il existe bel et bien une forte corrélation entre passages des patrouilles de la Minusma et attaques terroristes. C’est donc tout naturellement que les populations éprouvent un sentiment de circonspection voire d’hostilité vis-à-vis de la Minusma. C’est pourquoi, dans plusieurs localités du pays, on a assisté à des manifestations contre elle. Mais, depuis trois à quatre ans, il semble que la Minusma se consacre plutôt à sa mission humanitaire qu’à sa mission de protection des populations civiles : elle s’est muée en ONG.

Sans occulter l’aspect manipulation, on peut dire que les manifestations qui ont eu lieu en faveur de son maintien ne sont en grande partie, que les résultats de l’impact de ses actions en tant que ONG. Les actions d’assistance de la Minusma, ont inhibé chez certains de nos compatriotes tout esprit de prise d’initiative. Ils ont remis leur avenir entre les mains « d’un bienfaiteur » en l’occurrence la mission onusienne. Cependant, au lieu de leur en vouloir, il faudrait surtout considérer leur attitude, comme la conséquence logique de l’absence prolongée de l’État auprès des populations. Toutefois, ce serait une erreur de négliger cet évènement et de   considérer que ceux qui ont manifesté pour le maintien de la Minusma ne constituent qu’une infime minorité – ce qui est sans doute vrai – mais n’oublions pas : avec une étincelle on peut embraser une forêt. C’est pourquoi, les autorités de la Transition doivent considérer les évènements de la semaine dernière comme une alerte.

 Les différentes tentatives de partition du pays et de déstabilisation du pouvoir ayant jusqu’ici échoué, et en tenant compte du contexte politique, social et économique, au niveau national, régional et mondial du moment, sans être un adepte de la théorie du complot, tout porte à croire qu’on a tendu là aux autorités de la Transition une chausse-trappe. Pourront-elles la maîtriser, la surmonter ? C’est le souhait de la majorité de maliens et même d’africains partisans de la renaissance de notre continent.

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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