Déclaration de la Synergie des Associations et Mouvements des Jeunes du Pays Dogon
C’était au siège de Ginna Dogon, le samedi dernier que la Synergie des Associations et Mouvements des Jeunes du Pays Dogon a tenu un point de presse pour exprimer les préoccupations et le désespoir des populations face à la détérioration de la situation sécuritaire dans le Pays Dogon.
Dans son discours, le président des jeunes de Ginna Dogon a souligné que depuis leur dernière sortie médiatique il y a sept mois, la situation sécuritaire n’a fait que se dégrader. Il a dressé un sombre tableau des violences récentes : depuis le 25 mai 2024, des dizaines de personnes ont été tuées dans une série d’attaques barbares à travers le Pays Dogon. Parmi les incidents les plus meurtriers, on compte ceux de Diallassagou (19 morts), Djiguibombo (21 morts), et Dembo (26 morts). La dernière attaque, survenue le 26 juillet 2024 à Doundé, a fait plus de 10 victimes.
La jeunesse du Pays Dogon a exprimé sa consternation face à ces atrocités et a condamné ce qu’elle qualifie de « l’inaction de l’État ». Les conséquences de cette insécurité sont dramatiques : perturbation des activités agricoles, fermeture des écoles, effondrement de l’économie locale, et exode massif des populations. La crise humanitaire qui en résulte affecte gravement les déplacés internes et les réfugiés venus du Burkina Faso, vivant dans des conditions déplorables.
Face à cette situation désespérée, la jeunesse du Pays Dogon a lancé plusieurs appels, à savoir le renforcement des militaires dans les zones cibles, l’intégration des auto-défenseurs dans le processus DDR, l’implication personnelle du chef de l’État dans la résolution de la crise au pays Dogon etc.
La jeunesse du Pays Dogon appelle à la vigilance du peuple malien, soulignant que le conflit actuel n’est pas intercommunautaire mais un plan des terroristes pour semer la division.
Barou