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EDM : Des interpellations en cascades

Dans les méandres tumultueux de la crise énergétique qui secoue le Mali, la justice dévoile progressivement les facettes obscures de la gestion passée de l’Énergie du Mali (EDM). Les récentes arrestations orchestrées par la justice éclairent un tableau complexe de faux et usage de faux, ainsi que d’atteinte aux biens publics. Derrière ce voile de scandales se profilent deux dossiers distincts, révélant une trame d’intrigues bien au-delà des simples dysfonctionnements administratifs.

Au cœur de ces tourments, l’ancien ministre de l’Énergie et des Mines, Lamine Seydou Traoré, se trouve à l’épicentre des révélations. Malgré sa démission antérieure aux secousses du prétendu scandale, il n’a pas échappé à la salve d’interpellation qui a touché une kyrielle de hauts responsables d’EDM. La cascade d’accusations s’étend de la commande défectueuse de groupes électrogènes à une affaire d’hydrocarbures aux contours douaniers. Ces arrestations, loin d’être une simple démonstration de pouvoir, soulèvent des questions cruciales sur la gouvernance et l’intégrité des acteurs clés du secteur énergétique malien.

Le premier dossier met en lumière une transaction entourée d’opacité et de manquements aux spécifications techniques. La commande de 27 groupes électrogènes, partiellement financée par le gouvernement pour éviter des mécontentements publics dus aux coupures d’électricité, s’est révélée être un fiasco. Les machines, pour lesquelles le fournisseur n’a reçu qu’un paiement partiel, se sont avérées inadaptées à la charge du réseau, réduisant ainsi des investissements importants à l’état d’épaves. Des irrégularités dans le processus d’attribution du marché sont pointées du doigt, mettant en lumière une possible collusion et des manquements éthiques.

Le second dossier, lié aux hydrocarbures, dévoile un autre aspect de la crise. Au lieu des accusations initiales portées contre des employés d’EDM comme des voleurs de carburant, l’enquête se dirige vers une dimension douanière. L’ancienne responsable du Bureau des Produits Pétroliers est interpellée, accusée d’avoir omis d’assurer l’escorte de camions-citernes destinés aux centrales d’EDM. Les autorités douanières contestent cet alibi, soulignant qu’aucune obligation n’impose à la Douane d’escorter des cargaisons scellées. Cette divergence soulève des questions sur la base solide des accusations et révèle peut-être une tentative de détourner l’attention du public des problèmes de gestion plus profonds.

Les ramifications de cette affaire risquent de toucher des personnalités puissantes. La vérité devra être démêlée avec soin pour éviter que des intouchables ne restent hors de portée de la justice.

Ces révélations soulignent la nécessité d’une réforme profonde dans la gestion des ressources énergétiques du Mali. La confiance du public, déjà ébranlée par des années de coupures d’électricité et de gestion contestée, doit être restaurée par des pratiques transparentes et une responsabilité accrue. Les arrestations ne peuvent être qu’une première étape, laissant la justice avec la responsabilité cruciale de dévoiler toute la vérité et de garantir que les véritables coupables soient tenus responsables.

Au-delà du spectacle médiatique des arrestations, la crise énergétique au Mali nécessite une approche sérieuse et durable.

La suite des événements révélera si la justice malienne se contente de surfer sur les vagues superficielles de la crise ou si elle s’engage dans un véritable examen des pratiques qui ont conduit à cette situation. La nation malienne mérite une réponse authentique et efficace pour surmonter les problèmes profonds qui ont entravé son secteur énergétique.

… Sans rancune

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