Indiscutablement, l’arrivée pour ne pas dire le retour de son Excellence Abdoulaye Diop, au département des affaires étrangères et de la coopération internationale a donné une visibilité à notre pays, visibilité qu’il avait perdu depuis des lustres. Comparativement à son premier passage dans ce département (2014- 2017) sous la gouvernance IBK, on sent que l’Homme a mûri. N’oublions pas que DIOP est l’homme de la signature des accords d’Alger(2015), les accords qui n’arrivent à être appliqués et qui posent encore des problèmes. Mais à sa décharge, à l’examen, on s’aperçoit que les Affaires étrangères sont en réalité le domaine réservé au chef de l’état et Abdoulaye Diop ne pouvait rien entreprendre sans l’aval de son président, à l’époque IBK. On ne pourrait donc pas lui en vouloir pour les actes posés, par ailleurs le facteur inexpérience a dû lui jouer de vilains tours !
Aujourd’hui, avec le gouvernement de la transition, dans sa version « rectification » Monsieur DIOP fait partie du quintet gouvernemental en marche (voir l’édito). C’est dire que l’homme se sent libéré, on sent qu’il prend des initiatives ; il est en phase avec son président et son premier ministre. Sous la gouvernance IBK, qui aurait pu imaginer qu’il convoque l’Ambassadeur de France, pour fustiger les propos tenus par les titulaires du Quai d’Orsay, de l’Élysée ou du Ministère de la Défense ? On a aussi suivi avec quelle finesse il a répondu aux journalistes de Média(Maroc). On sait que le Mali a de bonnes relations avec les deux frères ennemis du Maghreb que sont le Maroc et l’Algérie et il n’est pas évident de pouvoir jouer l’équilibrisme entre les deux pays. Par ailleurs après Genève, sur la conférence sur le coton, on l’a vu à l’œuvre en Italie où devant les hommes d’affaires, il a plaidé pour leur montrer l’opportunité d’investissement au Mali surtout dans le domaine de la transformation des produits agricoles notamment le coton, dont le Mali est un grand producteur. Et, le lundi dernier, le 25 octobre 2021, la publication d’un communiqué du département déclarant le représentant de la CÉDÉAO, Monsieur Hamidou Boly « persona non grata au vu de ses agissements incompatibles avec son statut », selon la formule consacrée. Tout cela dénote que la diplomatie du ministre est dynamique et proactive. Avec les actes qu’il pose, Monsieur Diop semble amorcer une tentative de renaissance de la diplomatie malienne.
Courage et persévérance Monsieur le Ministre, qu’Allah, le Tout Puissant vous accompagne dans votre lourde et noble tâche de cette renaissance!
Hamidou Ongoïba