Bamako dénonce les conditions inacceptables imposées par l’institution financière
La Banque mondiale « refuse » de débloquer 60 millions de dollars (39 357 420 000) FCFA destiné à résoudre la crise énergétique au Mali. Cet engagement financier, promis en avril 2024 lors des réunions de printemps à New York, visait à améliorer l’approvisionnement énergétique malien, confronté à des défis persistants liés à l’électricité.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, a révélé lors d’une séance plénière au Conseil national de transition le 27 juin 2024 que les fonds promis n’ont pas encore été débloqués en raison de conditions jugées « inacceptables » par le gouvernement. Principalement, la Banque mondiale exige une réduction significative de la masse salariale et préconise l’achat du pétrole auprès des pays membres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS).
Le refus catégorique du gouvernement malien de se soumettre à ces conditions, souligné par le ministre Sanou, témoigne d’une volonté de ne pas compromettre la souveraineté économique du pays. À la place, les autorités maliennes envisagent de s’approvisionner en pétrole à prix avantageux auprès du Niger, dans le but de soutenir le secteur énergétique national.
Face à ces défis, le Mali se trouve à un tournant crucial pour assurer sa stabilité économique et énergétique. Les autorités devront explorer activement d’autres avenues de financement et renforcer les partenariats régionaux pour répondre aux besoins énergétiques pressants du pays, tout en préservant son indépendance économique. Cette situation soulève des questions sur la dynamique des relations financières internationales et la capacité des pays africains à négocier des accords équitables tout en répondant à leurs impératifs nationaux de développement économique et social.
Oumar ONGOIBA
