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SUSPENSION DES SUBVENTIONS AUX ÉCOLES CATHOLIQUES

Le gouvernement face à un dilemme crucial

Le lundi 19 août 2024, le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, a présidé une réunion restreinte du Conseil de Cabinet, en présence du ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale et de ses collègues responsables des ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur, et des Finances. L’objectif principal de cette rencontre était d’évaluer la situation des écoles catholiques, qui bénéficient depuis 1960 du statut d’utilité publique, face à la décision de l’État de suspendre, à compter de janvier 2025, la subvention couvrant 80 % des salaires des enseignants, accordée dans le cadre d’une convention signée en 1972 et révisée en 1978 avec l’Église catholique.

La réunion visait principalement à identifier des solutions adéquates pour résoudre la crise qui menace ces écoles, lesquelles ont décidé de suspendre leurs activités pédagogiques dès la rentrée scolaire de septembre 2024, ce qui pourrait entraîner des perturbations dans le parcours scolaire des élèves et placer de nombreux enseignants au chômage.

Cette décision gouvernementale s’inscrit dans une réflexion plus large sur le respect des principes d’égalité des citoyens et de laïcité, tels qu’ils sont énoncés dans la Constitution. Il convient de rappeler que les autres établissements privés ne reçoivent pas de subventions de l’État.

Le Premier ministre a déclaré : « Ce qui importe, c’est de garantir l’avenir des enfants. Le Président de la Transition est fermement résolu à empêcher que les enfants soient privés d’éducation ». Il a ajouté qu’en cette période de crise, où le Mali fait face à des défis sécuritaires et économiques, il est essentiel de surveiller l’utilisation des subventions, d’autant plus que le financement extérieur se fait rare et que le nombre d’établissements scolaires, parfois créés illégalement ou par des fonctionnaires, a considérablement augmenté. Selon lui, il est donc crucial de rationaliser les ressources disponibles.

Dr Choguel Kokalla Maïga a également souligné que la nouvelle Constitution exige une stricte application du principe de laïcité, ce qui rend difficile le financement de certaines écoles au détriment d’autres. Il a rappelé que ces écoles catholiques avaient obtenu leur statut d’utilité publique dès l’indépendance en 1960, avec une convention signée en 1972 et révisée en 1978.

Les membres du Conseil, en tant que parents d’élèves eux-mêmes, ont reconnu la sensibilité de cette question, qu’ils se sont engagés à examiner minutieusement. « Nous allons aborder ce sujet avec toute l’attention requise et proposer des recommandations fortes que nous soumettrons au Président de la Transition », a conclu le Chef du Gouvernement.

Barou

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