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TENSIONS PERSISTANTES DANS LE SECTEUR DE L’ÉDUCATION

Les syndicats dénoncent l’inaction du gouvernement

Les syndicats de l’éducation signataires de l’accord du 15 octobre 2016 sont une nouvelle fois montés au créneau pour exprimer leur exaspération face à l’immobilisme du gouvernement. Lors d’une conférence de presse organisée hier mardi, les représentants syndicaux ont détaillé une série de revendications qui, selon eux, n’ont pas été prises en compte malgré des engagements écrits et des négociations répétées.

Depuis la signature du procès-verbal du 13 décembre 2022 et du Pacte de Stabilité et de Croissance, les syndicats ont misé sur le dialogue et la concertation pour obtenir des avancées sur leurs revendications. Cependant, ils dénoncent aujourd’hui un manque total d’écoute de la part des autorités. « Nous avons fait preuve de bonne foi en privilégiant la négociation. Malheureusement, cette attitude n’a pas trouvé d’écho auprès du gouvernement », a déclaré un représentant syndical.

Des points de discorde qui perdurent

Les syndicats rappellent que de nombreux engagements pris par l’État restent lettre morte. Parmi les principaux points de désaccord figurent l’inexécution de plusieurs dispositions des procès-verbaux de 2019 et 2022, notamment en ce qui concerne la régularisation des situations administratives et financières des enseignants diplômés de l’École Normale Supérieure (ENSup) et d’autres grandes écoles. À cela s’ajoute l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités aux services centraux, l’intégration du personnel non enseignant en classe dans le corps des enseignants, ainsi que l’organisation des élections professionnelles, promises depuis longtemps mais toujours en attente.

Par ailleurs, la question sensible des heures supplémentaires et des frais d’encadrement, non versés depuis 2017, continue d’alimenter la colère des enseignants.

Des lenteurs administratives pointées du doigt

Les syndicats ont également soulevé la question de la gestion des détenteurs de licences, une catégorie d’enseignants dont la situation administrative reste nébuleuse. Bien que des discussions aient été ouvertes, aucune avancée concrète n’a été réalisée. De plus, les enseignants se voient refuser les autorisations de participation aux concours administratifs, une situation jugée « discriminatoire » par les syndicats, qui en imputent la responsabilité à l’administration.

Autre point d’achoppement : l’enrôlement incomplet des enseignants dans le Système de Gestion Intégrée des Agents de l’État (SIGAE). Alors que cette initiative était initialement saluée pour sa modernisation du processus de gestion des ressources humaines, elle a laissé des milliers d’enseignants sur le carreau, faute de suivi. « Nous avons alerté les autorités compétentes, mais aucune réponse ne nous est parvenue », déplorent les syndicats.

Vers une grève dans le secteur de l’éducation ?

Face à ces nombreux blocages, les syndicats ne comptent pas en rester là. Parmi les actions envisagées figurent une assemblée générale commune dès la rentrée scolaire et, en cas d’inaction persistante, le dépôt d’un préavis de grève. « Nous sommes ouverts au dialogue, mais nous ne céderons pas sur ces points essentiels pour le bien-être de nos collègues et l’avenir de l’éducation au Mali », a martelé un porte-parole.

Les syndicats de l’éducation, en dépit de leur engagement constant pour un climat social apaisé, soulignent leur détermination à se faire entendre. Ils appellent le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour éviter une paralysie du système éducatif, qui pourrait avoir de graves répercussions sur les élèves et le bon déroulement de l’année scolaire.

Alors que le gouvernement reste pour le moment silencieux sur ces revendications, la rentrée scolaire s’annonce sous haute tension dans le secteur de l’éducation au Mali.

Oumar ONGOIBA

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