Sécurité

Après la rizière B6 Bolibana : plus de 30 hectares de riz brulés par les terroristes à Bamako-coura dans le secteur de Niono.

Des incidents qui risquent de provoquer de graves répercussions sur Bamako

Les attaques terroristes contre les personnes et leurs biens ont pris de l’ascenseur ces derniers temps dans la localité de Niono. Ces attaques pourraient compromettre les prévisions de production de riz et les acteurs agricoles craignent une crise alimentaire si rien n’est fait.

Pailles de riz brûlées, matériels agricoles incendiés, les assaillants ont de nouveau effectué une descente dans une autre rizière, brûlant ainsi plus de 30 hectares. L’incident s’est produit le 07 Novembre 2021 à Bamako-coura dans le secteur de Niono, selon plusieurs sources locales. En outre, certains paysans du village de Dogofry ont été pris pour cibles alors qu’ils récoltaient leurs champs, hier dans la matinée. Bien que les terroristes aient épargné la vie des desdits paysans, les dégâts matériels causés ont été jugés énormes avec trois (03) motocultures brulées. 

Ces incidents ne sont nullement pas les premiers du genre. En début Octobre 2021, les terroristes sont entrés dans les rizières situés dans les villages B6 Bolibana, Dabakourou ou encore N’Debougou pour perturber les récoltes. En effet, à l’instar de ce qui vient de se passer, les assaillants ont brulé plusieurs hectares de riz et détruit des matériels agricoles. 

Les habitants de la zone évoquent un désarroi total. « C’est depuis septembre où la récolte a commencé que les terroristes empêchent les paysans d’aller dans leurs champs. Ils incendient tout pour les dissuader. Là, à part la production de riz, les terroristes ont brûlé dans la journée les motoculteurs et les batteuses agricoles, des équipements de travail essentiels. Mais en août les djihadistes avaient menacé les cultivateurs qui voulaient aller dans les champs pour y entretenir les plants mis dans leurs parcelles. Certains avaient résisté aux menaces. Maintenant que c’est la récolte et que le riz est venu à maturité, les djihadistes attaquent leurs champs. Les producteurs sont dans un grand désarroi », affirme un conseil agricole de Niono.

Environ « 100 000 » hectares de rizière, répartis sur sept zones agricoles sont irrigués dans la région de Ségou grâce au barrage de Markala, situé sur le fleuve Niger. De ces terres agricoles, supervisées par l’Office du Niger en charge du développement agricole, sortent près de la moitié des deux millions de tonnes de riz produites annuellement au Mali.

Ainsi en s’attaquant, à ce poumon agricole du Mali, les terroristes entendent provoquer la famine, non seulement dans le secteur de Niono mais aussi et surtout dans la capitale, à savoir Bamako. D’ores et déjà la cherté de la vie ici dans la capitale poussent les maliens à vouloir se révolter contre la transition. Impérativement les autorités doivent trouver une solution pour sécuriser chaque grain de riz au risque d’exposer la population à une autre crise, la plus inquiétante.

Contrairement dans les auteurs secteurs de Niono, la localité de Dogofry a pu développer une solution adéquate grâce à la collaboration entre chasseur et FAMa. Ces derniers sécurisent jour pour jour les récoltes et les battages, permettant en même temps aux paysans de transporter les céréales, pour éviter qu’elles soient brulées par les terroristes. A l’exception de cette localité, « presque la totalité des zones rizières sont sous contrôle des assaillants », indique un habitant de la zone joint au téléphone par nos soins.

Les tendances prouvent à suffisances qu’il y’a péril en la demeure. Si l’armée ne s’y déploie pas dans les jours à venir pour sécuriser les récoltes, Bamako ne serait pas épargnée cette fois-ci. Elle risque d’être frappée par une pénurie de produits de première nécessité tel que le riz.

Oumar ONGOIBA

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