Édito - Il faut le dire

Il faut le dire

Les jeux troubles de l’Algérie

Les récentes évolutions de la situation sécuritaire au Mali, marquées par des affrontements violents entre la coalition terroriste du CSP-PSD (Cadre Stratégique Permanent pour la Paix, la Sécurité et le Développement) et du JNIM (Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans) contre des unités des Forces Armées Maliennes (FAMAs) et leurs partenaires russes à Tin-Zaouatène, dans la région de Kidal, ont suscité une vague de spéculations. Parmi celles-ci, l’idée que l’Algérie servirait de base arrière pour la coalition terroriste, où les blessés de guerre se feraient soigner, est particulièrement préoccupante. Depuis que le Mali a déchiré le fameux accord d’Alger, l’Algérie semble s’être rangée du côté des terroristes du CSP-PSD. L’Algérie collabore-t-elle aussi avec l’OTAN, la même alliance qui a contribué à la déstabilisation de la Libye et du Sahel ?

Des sources non certifiées avancent que la coalition terroriste aurait reçu le soutien des soldats ukrainiens en matière de renseignements lors des affrontements à Tin-Zaouatène. Mais en réalité, l’Ukraine n’est qu’un simple valet dans ce jeu géopolitique, où elle est utilisée par l’OTAN pour accomplir ses basses besognes en Afrique. Cette hypothèse, bien que surprenante, mérite une attention particulière. Depuis août 2023, l’OTAN a manifesté un intérêt accru pour l’Afrique, menant une opération secrète au Soudan pour combattre des forces russes. Ce déploiement montre une volonté claire de l’OTAN d’élargir son influence et ses opérations militaires sur le continent africain afin de tenter de contenir la Russie par tous les moyens possibles, même si cela implique d’utiliser l’Ukraine comme pion dans ce grand jeu géopolitique.

Le renseignement malien se doit de scruter attentivement les événements de Tin-Zaouatène. Depuis la prise de Kidal par les forces maliennes, le CSP-PSD, potentiellement soutenu par la France, pourrait bien chercher à établir de nouveaux partenariats, y compris avec l’OTAN sous couvert de l’Ukraine. Le bloc occidental, préoccupé par l’expansion de la Russie en Afrique, pourrait être tenté d’intervenir de manière plus indirecte, utilisant l’Ukraine comme façade pour ses opérations. Si cela s’avérait vrai, serions-nous témoins d’une expansion du conflit russo-ukrainien, ou du moins du conflit entre la Russie et le bloc occidental jusqu’au cœur de l’Afrique ?

Aujourd’hui, l’Algérie craint que l’AES (Alliance des États du Sahel) ne devienne une puissance dans la sous-région, ce qui pourrait expliquer ses actions. La volonté de décourager les pays africains dans leur quête d’indépendance semble également être un facteur déterminant dans cette complexité géopolitique orchestrée par l’OTAN.

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