MOPTI : LA PROTECTION DES CIVILS AU CŒUR DE L’OPÉRATION MONGOOSE 2.5 MENÉE PAR LA FORCE OPÉRATIONNELLE MOBILE DE LA MINUSMA
Du 25 au 31 octobre 2020, la composante de la Force de la MINUSMA, a mené une opération dénommée Mongoose 2.5, dans le cercle de Douentza, région de Mopti. Cette opération de sécurisation et de démonstration de force a mobilisé trois différentes unités aériennes et terrestres des secteurs Ouest et Centre de la MINUSMA, à savoir les Casques bleus des Forces spéciales égyptiennes et l’unité pakistanaise d’hélicoptères venus du secteur Ouest à Tombouctou, ainsi que les forces de réaction rapide togolaises et sénégalaises cantonnées dans le secteur Centre. Le Commandant de la Force onusienne au Mali, le Lieutenant général Dennis Gyllensporre, a lui-même assisté à cette opération.
L’opération héliportée et d’infiltration pédestre, Mongoose 2.5, revêt un double objectif : rassurer les populations afin de leur permettre de mener leurs activités quotidiennes, et démontrer la capacité de la MINUSMA à déployer sa Force opérationnelle mobile, par voie aérienne et avec des moyens robustes, en tout temps et tout lieu, y compris dans des endroits difficilement accessibles par la route, en synchronisant les actions des forces aériennes et terrestres pour avoir un impact significatif dans un court laps de temps.
C’est le lieutenant-Colonel Stephan Tiller des Forces Armées Allemandes, Chef de l’Elément de Liaison de la Task-Force d’Intelligence, Surveillance et Reconnaissance au sein de la MINUSMA, qui est aux commandes la Force opérationnelle mobile. Lors de l’opération Mongoose 2.5, il était présent à Douentza pour s’assurer du déploiement effectif des diverses forces spécialisées dans le Cercle de Douentza et ses environs. « Le concept de la Force opérationnelle mobile nous donne la flexibilité et la réactivité nécessaires pour créer un environnement plus sûr et plus stable, de concert avec d’autres forces partenaires. À l’image des Nations unies, cette Force mobile opérationnelle est globalement composée de Casques bleus de diverses origines, dont l’Égypte, le Pakistan, le Salvador, le Cambodge, le Togo et le Sénégal », a-t-il expliqué. Par ailleurs, « la Force mobile opérationnelle est dotée d’une capacité plus mobile et plus agile pour protéger la population locale, soutenir le développement régional et recueillir des informations », a-t-il ajouté.
En effet, Mongoose 2.5 s’inscrit au cœur de la mise en œuvre du nouveau mandat consacré dans la résolution 2135, du 30 juin 2020. Ce dernier confère au personnel en uniforme de la MINUSMA la mission, entre autres, « d’empêcher le retour d’éléments armés actifs dans les principales agglomérations et les autres zones où les civils sont en danger, en n’y menant des opérations directes qu’en cas de menaces graves et crédibles. »
« Depuis notre poste de commandement avancé installé temporairement à Douentza, j’ai assisté à cette opération qui représente une action majeure s’alignant sur les priorités phares de la Force de la MINUSMA, à savoir la protection des civils. C’est un aspect essentiel de notre mandat que nous travaillons sans relâche à mettre en œuvre pour contribuer à créer un environnement sûr et sécurisé pour le peuple malien, notamment dans le centre. Et c’est dans cette optique que la Force adapte continuellement sa posture en étant proactive, robuste, flexible et agile pour améliorer notre appui à la mise en œuvre de l’Accord de paix, à la stabilisation et à la restauration de l’autorité de l’État au centre du pays »,a déclaré le Commandant de la Force onusienne, le Lieutenant général Dennis Gyllensporre, qui s’est rendu sur le terrain sur toute la durée de l’opération.
Au cours de cette visite à Douentza, le chef des Casques bleus au Mali s’est entretenu avec le Maire de la commune pour mieux s’imprégner de la situation sécuritaire, et témoigner de l’appui de la Force onusienne s’enquérir de la perception de la population sur les actions de la MINUSMA, d’autre part. « Avec la présence de la MINUSMA, nous arrivons à coordonner nos actions au bénéfice des communautés. De plus, les différents contingents font des donations aux populations et avec l’appui financier de la Mission, bon nombre d’infrastructures publiques ont été réhabilitées et aménagées, ces deux dernières années », a souligné M. Housseiny Bocoum, Maire de la commune urbaine de Douentza.
Dans la zone, plusieurs notables abondent dans le même sens. Pour D. Mamadou, habitant de Douentza, « la présence de la MINUSMA sur le terrain, et parfois aux côtés des FDSM est rassurante et procure le cœur posé. Les Casques bleus sont courageux et je suis content qu’ils aident nos forces armées ».
En effet, le succès de la Force mobile reposera sur le partenariat continu, d’abord avec le Bureau régional de la MINUSMA à Mopti, puis avec les autorités locales et les Forces de Sécurité maliennes qui ont joué un rôle crucial, à travers, notamment le partage d’information sur leurs activités dans la zone d’intervention. Par conséquent, la force mobile opérationnelle travaille en étroite collaboration avec tous les partenaires et les unités afin d’élaborer des solutions à une variété de défis et de problèmes de sécurité auxquelles sont confrontées les populations.
Un soutien plus synchronisé et plus solide des opérations futures dans la région
Dans le cadre de l’opération Mongoose, le 27 octobre 2020, les Forces spéciales égyptiennes ont été héliportées par l’unité MI-17 des Casques bleus du Pakistan, appuyées par les hélicoptères d’attaques MD-500 du Salvador. Cette synchronisation a permis aux Casques bleus de l’Egypte d’effectuer des patrouilles pédestres de reconnaissance dans le village de Debere, alors que les troupes du Togo s’étaient positionnées en tant que forces de réaction rapide prête à intervenir en cas de besoin. Selon le Lieutenant-colonel Kilimou Manzama-Esso, commandant du bataillon togolais, en plus de leurs contributions aux trois phases préparatoires aux côtés des autres troupes, ils ont aussi fourni un appui logistique, étant donné qu’il s’agit de leur secteur.
Un autre moment clé de l’opération militaire a été l’étape du 29 octobre 2020, quand les Forces Spéciales de l’Egypte ont mené des patrouilles de reconnaissance dans le village de Bombou, y compris à Libé où elles ont sécurisé la mission de terrain composée de personnels civils de la MINUSMA. Les forces de réaction rapide du Sénégal, les unités d’hélicoptères respectives des Casques bleus du Pakistan et du Salvador ont conduit les mêmes manœuvres d’interventions aériennes et terrestres pour faciliter l’opération.
Troisième du genre, cette opération de démonstration de force pose un jalon important dans la poursuite des efforts de la MINUSMA à appuyer le redéploiement et les actions quotidiennes de sécurisation des Forces de Défense et de Sécurité Maliennes au profit des populations du Centre, pour ainsi contribuer à créer les conditions favorables au retour de l’Etat malien ainsi que les organisations non gouvernementales.
Source MINUSMA