Politique

Sale temps pour l’ancien ministre Makan Fily DABO : Des scandales financiers sur toutes les lèvres au ministère des transports.

La mauvaise gouvernance a conduit au coup d’État du 18 août 2021. Les nouvelles autorités placent la lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière au cœur du Plan d’Action du Gouvernement (PAG). En la matière, avec la bénédiction des plus hautes autorités, le ministre de la Justice, Mamadou Kassogué est en train de mettre le grappin sur celles et ceux trempés dans des histoires de corruption et de détournement de deniers publics.

Au Ministère des Transports et des Infrastructures, l’attribution des marchés de gré à gré était devenue le quotidien des usagers. L’ancien ministre des Transports et des Infrastructures, Makan Fily Dabo est indexé par plusieurs personnes qui s’estiment être ses victimes. N’avait-il pas la bénédiction de son homologue de l’Économie et des Finances qui semblait lui accorder le feu vert sans suivie ?

À l’analyse profonde des marchés et leur manière d’attribution, la nouvelle justice a de la matière. Cela fait référence au cas du projet d’aménagement de la section Sévaré-Mopti de la Route Nationale N°6 (RN6), l’aménagement de 10 km de voiries dont 5 km dans la ville de Mopti et 5 km dans la ville de Sévaré et la construction de la voie de contournement de l’aéroport de Mopti Ambodédjo.

Ce projet de désenclavement pour le centre du pays a été financé à hauteur de 96,73% par la Banque Ouest-africaine de développement (BOAD) et 3,27% pour le Budget National sur les exercices de trois ans : 2021, 2022 et 2023. Ce marché qui a fait l’objet d’une consultation restreinte a été octroyé à l’Entreprise Générale Mamadou Konaté (EGK) pour un coût monétaire de 32.601.687.065 F CFA hors taxes, hors Douanes, pour un délai de trente (30) mois.
Selon les constats, la procédure de passation de ce marché n’a pas respecté l’esprit du code du marché public. L’ancien ministre Makan Fily Dabo doit s’expliquer sur ce marché et d’autres attribués de gré à gré comme les travaux de constructions et de bitumage de la route Banankoro-Dioro (45 km), les travaux de réhabilitation du tronçon Sandaré-Kayes (138 Km), de la route Bamako-Kati-Kolokani-Didiéni-Diéma-Sandaré-Kayes-Kidira (710 km). Ce marché approuvé par la lettre confidentielle du 03 décembre 2020 du ministre de l’Économie et des Finances prévoyait une inscription budgétaire de 70 milliards en Autorisation d’Engagement (AE) et 5 milliards de F CFA en Crédits de Paiements (CP).
Les constats prouvent que Makan Fily Dabo n’a pas respecté l’esprit de cette lettre. Par contre, il a fait passer le marché avec l’entreprise Chinoise COVEC à 85 milliards, soit un dépassement de 15 milliards de FCFA. Ces 15 milliards pouvaient soulager des communautés dans la détresse totale.
Selon un confrère, en janvier 2021, sous l’ancien ministre Makan Fily Dabo, l’Entreprise et Commerce Général Fodé Coulibaly (ECGF) a été sollicitée par le Département des Transports et des Infrastructures pour la réalisation d’infrastructures pour son compte. Il s’agissait notamment de l’extension de l’aéroport de Sikasso Dignangan; la construction d’un entrepôt dans le Port Autonome de San Pedro; la construction de la Direction Nationale des Transports (DNT).
À cet effet, ECGF a fourni un devis estimatif de 1.449.205.200 FCFA sur la base de l’étude du Cabinet d’Architecture Influence pour la construction de la direction nationale des transports. À la suite de cela, une demande a été adressée au Ministère de l’Économie et des Finances pour approbation. Sur cette base, le Département des Finances a accordé l’autorisation de financement au Ministère des Transports. Les banques ont été autorisées à accorder les décaissements.

À la surprise générale, après le préfinancement des travaux par l’entreprise, une consultation restreinte a été organisée pour la construction du siège de la Direction Nationale des Transports afin d’écarter ECGF pour simplement octroyer le marché à l’Entreprise PRO-BTP-Sarl pour un montant de plus de 1.900.000.000 de FCFA, soit un écart de dépassement de plus 512 millions de FCFA par rapport au devis de ECGF. Peut-on donner quel qualificatif à cette pratique ?
Dans une correspondance du 6 avril 2021, adressée au ministre des Transports et des Infrastructures, le Directeur National des Transports Terrestres, Maritimes, et Fluviaux, Mamadou Sow donnait le feu vert au dossier ECGF en ces termes : « L’offre proposée par l’Entreprise et Commerce Général Fodé Coulibaly doit être saisie et mise à profit pour la concrétisation des objectifs maintes fois exprimés mais jamais mis sur la voie de réalisation ».

Suite à la violation des textes, le Collectif des Jeunes Entrepreneurs a adressé le 15 avril 2021, une correspondance au président de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics et des Délégations de Service Public (ARMDS). L’objet de cette lettre portait sur la « dénonciation de la violation des procédures de passation d’un marché public par le ministre des transports et des infrastructures ».

Selon le Collectif, la procédure viole le principe de l’accès de toutes les entreprises à la commande publique. Il a clairement expliqué cette procédure restreinte de passation de marché manque de transparence. La réaction des autorités judiciaires est vivement attendue.

Par Moussa DIARRA

Source : L’express de Bamako

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