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Barkhane au Mali : Un pied dedans, un pied dehors.

En scrutant d’une part les déclarations des autorités politiques françaises notamment celles de Macron, Le Drian et Parly sur le départ de Barkhane du Mali et celles du général Michon chef de l’opération Barkhane au Sahel un analyste non averti y verrait une contradiction. Il n’en est rien. En effet, les premiers, les politiques devraient faire comprendre à leurs ʺhôtes ʺ maliens que les forces armées françaises devraient se retirer et à eux d’assumer les conséquences !

Comme on dit chez nous, leur rôle c’était de faire du « baga baga » sachant bien qu’il n’avait pas l’intention de se rebiffer comme en République Centrafricaine (RCA) où l’opération Sangariste a été un échec total et qu’ils ont été contraints de plier bagages. Mais le Mali n’est pas la RCA, il est au moins deux fois plus vaste que la RCA et occupe une grande place dans la géostratégie de la France. Et comme elle ne peut pas à elle seule supporter les charges de cette politique, elle tente avec quelques réussites d’impliquer les autres pays européens dans son aventure en leur faisant miroiter tout le bénéfice économique qu’ils tireront. C’est le sens qu’il faut donner à la création de l’EUTM, de Takuba. La France a beaucoup investi dans cette aventure, elle y a perdu 53 soldats et pour quel résultat après près de dix ans de présence militaire? Comment expliquer tout cela aux français à quelques mois des élections ? Alors il faut aux politiques français un bouc-émissaire pour justifier leur échec ou leur véritable dessein à savoir, mettre le pays sens dessous sens dessus. Le bouc-émissaire est tout trouvé : la junte des jeunes colonels. Pendant ce temps, à quelques milliers de km de là, on va introniser un putschiste ! Quelle logique !


Aveuglés par le mépris des africains et imbus de leur esprit de supériorité, ces politiques français ne pouvaient comprendre le sens de l’honneur de ces jeunes gens aguerris par leur expérience du terrain où ils ont eu à côtoyer plusieurs fois nla mort. En outre, ils connaissent toutes les ficelles qu’utilisent leurs collègues des forces armées françaises. Ils sont au fait de toutes leurs manœuvres dilatoires. Et surtout, ils aiment leur pays et ne sont redevables de rien à la « douce France ! ». Mais Macron et son équipe sont incapables de comprendre cela et sur un coup de tête prennent leurs décisions sans consultations préalables ! Puisque « le baga baga »  n’a pas fonctionné, il faut passer au plan B. C’est ici qu’interviennent les forces de Barkhane et les instructeurs militaires et l’EUTM qui disent aider le Mali dans des opérations aériennes avec comme condition de ne pas opérer dans la même zone que les supposés mercenaires russes. Encore un faux problème. Si vous dites venir aider un ami est-ce à vous ou à lui d’exprimer ses desiderata ? Quelle est donc cette nouvelle politique d’avoir un pied dedans et un pied dehors ?


Le fait d’annoncer de partir du Mali, sans partir réellement ne pourrait être que suspect. On comprend mieux alors, la réaction d’un béninois qui, suite à l’attaque d’agents forestiers au Nord du pays le mois dernier, par des présumés terroristes et la proposition de Barkhane d’y déployer des forces, avait mis son président en garde en lui rappelant une sagesse de chez eux: « il faut réfléchir par deux fois avant de vivre en couple avec une femme répudiée » Et nous, nous
rappelons à nos autorités cette sagesse bien malienne : « Quand une femme divorcée dit qu’elle a apporté un mets délicieux à son ex-mari, alors celui-ci doit réfléchir par deux fois avant de le goûter !»

…sans rancune
Wamseru A. Asama

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