MEETING DEVANT L’AMBASSADE D’ALGERIE À BAMAKO : Une forte mobilisation pour condamner la ‘’provocation inadmissible’’ d’Alger

Un vent de colère a soufflé le mardi soir, 8 Avril 2025 dans la capitale malienne. Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant l’ambassade de la République d’Algérie à Bamako à l’appel des forces vives de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « provocation inadmissible » de la part d’Alger. En cause : l’abattage d’un drone malien par les forces algériennes, un acte perçu comme une agression caractérisée contre la souveraineté du Mali et contre l’unité de l’AES.
La manifestation, marquée par un esprit de patriotisme et de solidarité sahélienne, a été l’occasion pour les forces vives de l’AES de livrer une déclaration percutante, lue par le journaliste Abdoul Niang, dénonçant « l’hostilité manifeste » de l’Algérie envers le Mali et les autres membres de la confédération. Selon les manifestants, le drone des Forces Armées Maliennes (FAMa) était engagé dans une mission de sécurisation du territoire, une action légitime dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
« Un affront à notre peuple »
Dans une déclaration sans concession, les organisateurs du rassemblement ont fustigé l’attitude d’Alger, accusée de « protéger les terroristes » en leur offrant un sanctuaire sur son territoire. « Cet acte d’agression ne saurait être justifié que par une volonté délibérée de nuire à la stabilité du Sahel », a affirmé Abdoul Niang, ajoutant que l’Algérie, jadis soutenue par le Mali durant sa guerre d’indépendance, trahit aujourd’hui les principes de solidarité africaine.
La déclaration a également critiqué la récente reprise de la coopération sécuritaire entre l’Algérie et la France, perçue comme une nouvelle manœuvre néocoloniale orchestrée sans consultation des États sahéliens. « Deux États extra-sahéliens qui discutent de l’avenir du Sahel sans les Sahéliens eux-mêmes ? C’est un mépris inacceptable », a lancé Niang sous les acclamations des manifestants.
Un appel à la mobilisation populaire
Au-delà de la dénonciation, les forces vives ont réaffirmé leur soutien au Gouvernement de transition du Mali, aux Forces de Défense et de Sécurité, ainsi qu’aux chefs d’État de l’AES. Un appel fort a été lancé à la population sahélienne pour rester mobilisée et vigilante face aux tentatives d’ingérence étrangère et aux manipulations médiatiques visant à saper la dynamique de libération collective engagée par l’AES.
« Nous invitons la diaspora à intensifier le combat patriotique pour faire entendre la voix du Sahel réel à l’échelle internationale », a insisté Abdoul Niang, en exhortant à la solidarité et à la résilience face aux défis actuels.
Un message fort à la communauté internationale
À travers ce rassemblement, les peuples du Sahel ont une nouvelle fois montré qu’ils refusaient toute forme d’asservissement et qu’ils étaient prêts à défendre, au prix de tous les sacrifices, leur souveraineté, leur sécurité et leur unité. « L’histoire retiendra que les peuples sahéliens se sont levés pour défendre leur destin », a conclu la déclaration.
Oumar ONGOIBA


